Alt text

L’apport du grès cérame à la conception durable

11 June 2021

Concevoir l’avenir et rénover le passé avec une architecture durable Entretien avec Marco Imperatori, professeur ordinaire de Conception et Innovation Technologique au Politecnico de Milan.

L'évolution du langage urbain typique des dernières années reflète et exprime parfaitement la complexité et les contradictions architecturales d'un contexte historique, social et culturel. Les villes changent de visage et traversent des phases de construction et de régénération où les bâtiments deviennent des points de repère temporaires (et de plus en plus intemporels) au sein d'un plan de conception pensé pour améliorer la qualité de vie des habitants. Donc un scénario en mouvement continu, qui répond à des exigences peu à peu différentes, mais qui trouve son point de stabilité et d'excellence dans l'innovation et la recherche d'une plus grande durabilité architecturale. Nous avons parlé de cet aspect avec le professeur Marco Imperadori, ingénieur et professeur titulaire en Conception et Innovation Technologique à l'École Polytechnique de Milan.

DÉCOUVREZ LES AVANTAGES DE LA CÉRAMIQUE

Que veut dire durabilité en architecture et dans le bâtiment ?

Durabilité... Ça ressemble souvent à un mot magique que chacun décline comme il lui plaît. Pour moi, il a une acception extrêmement sérieuse et impérative, de quantité mesurable. Chaque architecture, chaque bâtiment, tant dans leur ensemble que dans les matériaux qui les composent, devraient être durables : écologiquement, économiquement et esthétiquement. On sait que l'impact des constructions sur la consommation d'énergie de la planète s'élève à 40% du total, donc concevoir et habiter des bâtiments durables est un devoir. Pour atteindre cet objectif, tout matériau est possible, toute forme architecturale à condition de tenir compte de l'orientation et du contexte climatique, ceci dans le cadre d'une stratégie basée sur une démarche “from craddle to new craddle” (à savoir recyclage et réutilisation).

LE GRÈS CÉRAME EST ÉCOLOGIQUE

Comment le grès cérame peut-il être un allié pour la réalisation de bâtiments durables ?

Le grès cérame est un matériau extrêmement stable et durable dans le temps, une caractéristique importante pour une stratégie de durabilité qui vise la réduction des opérations d'entretien et de remplacement d'éléments de construction, soit pour les applications d'intérieur et d'extérieur, que pour la pose verticale ou horizontale. Un matériau, par ailleurs, où la qualité italienne, l'innovation et la “customisation” sont des caractéristiques de très haut niveau. N'oublions pas que le grès a toute une série de caractéristiques qui le rendent conforme aux principaux protocoles internationaux d'évaluation des qualifications Green des bâtiments, et que les entreprises de production italiennes se sont munies de toutes les certifications dans ce sens.

LE GRÈS CÉRAME EST RÉSISTANT

Alt text
Alt text

Désormais, des quartiers entiers se développent à la verticale : quels doivent être les éléments à inclure dans la conception afin qu'ils aient une meilleure autonomie énergétique ?

La densité du bâti est un thème important face à l'augmentation continue de la population urbaine et de la nécessité de préserver le sol terrestre et sa perméabilité. Toutefois, construire en hauteur pose une série de contraintes importantes en ce qui concerne la structure, les normes contre l'incendie, l'énergie, le confort et ainsi de suite, aspects dont il faut soigneusement tenir compte. Du point de vue de l'autonomie énergétique, le premier pas est la performance de l'enveloppe (isolation et atténuation thermique), tant en été qu'en hiver, et pendant les demi-saisons. Un autre aspect fondamental est celui des fenêtres et des protections solaires. Enfin, la possibilité de produire de l'énergie avec certains éléments (panneaux photovoltaïques, panneaux solaires thermiques, micro-éoliennes) placés sur les toitures ou sur certaines façades, en tant qu'éléments d'architecture intégrés.

LE GRÈS CÉRAME EST SÛR

Alt text

Que représente la technologie des façades ventilées en termes d'efficacité énergétique ? Faut-il poursuivre dans cette voie ?

Les façades ventilées sont sûrement une stratégie très importante pour réduire les charges thermiques qui proviennent de l'extérieur, en régime de demi-saison ou pendant l'été. Il est très important que la portion derrière la chambre de ventilation soit bien isolée et que le matériau de revêtement ait peu de poids. Mais attention, il faut toujours réaliser une parfaite conception contre l’incendie : sous cet aspect, de graves épisodes ont leur origine dans une conception erronée ou inexistante. En effet, la chambre d'air doit être sectionnée correctement, le type de matériau isolant doit être choisi avec toutes les précautions nécessaires, tout comme le revêtement final, mieux s'il est incombustible. Ici aussi, on peut prendre en considération le grès cérame qui est un matériau absolument ignifuge et résistant, même par rapport aux dommages dérivant de flammes nues ou de sources de chaleur.

LE GRÈS CÉRAME EST SAIN

Combien, et dans quelle mesure, les revêtements extérieurs ont un impact sur le paysage, ne se limitant pas à la protection des agents atmosphériques, mais en devenant un élément-clé en termes de (re)qualification des tissus urbains où ils s’insèrent ?

Les revêtements extérieurs ont sûrement un impact sur le contexte. Il peut être positif ou négatif, cela dépend du projet (et du concepteur…). Il faut d'abord différencier le contexte historique et monumental de celui de la ville historique plus contemporaine. Personnellement, j'ai toujours été favorable à une dialectique entre contemporanéité des matériaux et des “enveloppes” de revêtement, et tissu historique. Un bon projet permet d'exalter ces deux aspects. En revanche, si on pense à de nombreux édifices des années 60 jusqu'aux années 2000 (la plupart du parc immobilier sur le marché), voilà que les potentialités de retrofit, énergétiques mais aussi esthétiques, sont importantes là où les structures sont solides et performantes.

D'où provient la plus grande résistance vis-à-vis de l'utilisation de technologies durables ?

D'un côté les résistances, surtout en Italie, sont culturelles. Notre superbe et inégalable passé nous paralyse souvent, et soit les concepteurs que les entreprises préfèrent des solutions acquises, d'arrière-garde, au lieu de miser sur l'innovation durable. Il faut ensuite signaler le cadre énergétique national (et international) où le pétrole qui a atteint un minimum historique n'incite certes pas à développer et à pousser des technologies tournées vers la durabilité et les économies d'énergie. Heureusement, certains concepteurs et de nombreux clients le considèrent comme une exigence morale devant l'évidence du changement climatique et de villes qui deviennent de moins en moins vivables et de plus en plus polluées. S'il est vrai que davantage de gens choisissent la voiture électrique ou le covoiturage, il est à espérer qu'ils feront des choix plus responsables vis-à-vis de leurs habitations ou lieux de travail (comme beaucoup le font en optant pour des ampoules LED ou pour des réfrigérateurs et des lave-vaisselles de classe A+++). Dans ce contexte, je crois qu'il est intéressant et innovant de voir ce que propose l'Active House Alliance (www.activehouse.info) où je représente l'École polytechnique de Milan.

Alt text
Alt text

Marco Imperadori est ingénieur, professeur titulaire à l'École polytechnique de Milan, “Conception et Innovation Technologique” de la Faculté d'Ingénierie Bâtiment-Architecture, délégué du Recteur pour l'Asie, Professeur invité auprès de l'USJ Macau, titulaire du cabinet de conception Atelier 2 à Milan et membre de nombreux comités qui s'occupent de durabilité et d'innovation.

Nous contacter

Veuillez sélectionner l'une des catégories ci-dessous

Alt textAlt text